La physiothérapie normo-inductive est une thérapie active. L’implication du patient, qui va conditionner une participation satisfaisante, est un pré requis indispensable. Même si, durant ces séances qui sont individuelles, les efforts demandés sont rarement intenses (et jamais douloureux), le niveau d’attention est important et soutenu.
Il n’y a pas de limite d’âge.
La durée d’une séance est comprise entre 30 et 60 minutes. Chaque séance est adaptée au patient et à l’évolution de son traitement. Immédiatement après les séances, des sensations de faim, de froid et de fatigue sont souvent rapportées.
Le lendemain et le surlendemain, des douleurs sporadiques ne sont pas rares. Cette conséquence passagère est appelée « effet rebond ».
Habituellement, chaque séance comprend un acte nomenclaturé pris en charge par les organismes sociaux (dans la mesure de la prescription médicale) et un acte hors nomenclature non remboursable dont le montant est fixé par le praticien.
Le traitement débute par une phase d’attaque dont la posologie est d’une séance hebdomadaire. Les premières améliorations autorisent le passage à une phase de gestion avec espacement des séances, tous les 15 jours puis toutes les 3 semaines. Dès lors que les objectifs thérapeutiques sont atteints, une phase d’entretien, destinée à pérenniser les résultats, est souvent sollicitée par les patients. La cadence est alors de 4 à 8 semaines.
Entre les séances, il n’y a pas d’exercices à répéter à la maison. L’hygiène de vie recommandée est sommaire : éviter de dormir sur le ventre ; 30 minutes de marche quotidienne.
Hypothèse pathogénique
Sans nier l’importance de l’activité musculaire contractile, ou celle de son extensibilité, les praticiens de physiothérapie normo-inductive postulent que les désalignements des os et des segments, et plus généralement les troubles de l’appareil locomoteur, sont provoqués par des dérèglements de l’état de tension du muscle au repos (hors contractions musculaires).
Cet état permanent, toute la vie durant, de tension résiduelle est appelé tonus musculaire. Le tonus musculaire est géré dans des centres de commandes situés bien en dessous du cortex, notamment dans les profondeurs du cerveau.
Or, cette partie du cerveau est imperméable à toute action relevant de la volonté.
De ce fait, le tonus musculaire ne répond pas plus à la volonté que la tension artérielle, la glycémie ou la diurèse, dont les centres sont aussi situés dans les profondeurs du cerveau. Le tonus ne peut donc pas être régulé par la conscience. Thérapeutiquement, la voie directe (cortex-nerfs-muscles) est inopérante sur les dérèglements du tonus.
Pour cibler les centres du tonus musculaire il est nécessaire de disposer d’un outil propre à induire, de manière forcément indirecte, une action normalisatrice sur ces centres.
Le principe du travail indirect, inductif, est utilisé depuis des décennies par des méthodes de rééducation en neurologie comme les méthodes Bobath, Kabat, Vojta, etc.. Ces méthodes inductives ont été inventées pour traiter des patients ayant des lésions du système nerveux. Ces lésions sont connues et objectivables.
En l’absence de lésions du système nerveux, le traitement des dérèglements du tonus nécessite un outil inductif spécifique.
Principe actif et mode d’action
L’outil thérapeutique au service de cette hypothèse pathogénique est appelé induction normalisatrice : un mouvement spécifique est demandé au patient ; ce mouvement volontaire a la propriété d’induire à distance et de manière indirecte des réponses involontaires. Le caractère involontaire de ces réactions est caractéristique de l’activité des zones profondes du cerveau. L’apparition de ces réactions atteste donc de ce que la cible est atteinte.
La contractilité musculaire est ici utilisée, mais uniquement comme déclencheur d’une réaction en chaîne destinée à atteindre et à réguler les centres du tonus musculaire.
Les retentissements potentiels des désordres du tonus sont nombreux et peuvent être invalidants : déformations du tronc et des membres — diminution de la mobilité, des capacités fonctionnelles et des performances sportives — douleurs et inflammations musculo-ligamentaires — altérations du sommeil et de la fonction respiratoire, etc..
Remonter à l’origine de ces troubles pour proposer un traitement de fond passe par la réduction des désordres du tonus. Dépasser le traitement symptomatique n’est donc possible qu’à condition de pouvoir atteindre et réguler les centres cérébraux responsables.
L’outil thérapeutique, l’induction normalisatrice, généralise l’usage du travail à distance, ce qui autorise une intervention précoce, même en phase aiguë.
L’hypothèse pathogénique originale de la physiothérapie normo-inductive, servie par l’induction normalisatrice, qualifie un concept inédit, un nouveau paradigme thérapeutique.