Le travail à distance fait appel à un outil thérapeutique original appelé induction normalisatrice. Ce principe actif peut être schématisé en une succession chronologique de deux phases : aggravation d’une dysmorphie et réduction de cette dysmorphie. La phase d’aggravation est déclenchée par une induction, c’est-à-dire un mouvement de grande amplitude réalisé par le patient. Ce mouvement qui a la spécificité de provoquer à distance une réaction musculaire involontaire appelée réponse évoquée qui traduit l’aggravation d’une dysmorphie préexistante. L’obtention de l’aggravation d’une dysmorphie préexistante constitue le critère de validité de la manoeuvre. La phase de réduction intervient sur le maintien de l’induction. Plus la distance entre l’induction et la réponse évoquée est longue (cette distance est appelée “bras de levier”) et plus la réduction de la réponse évoquée est précoce. Ce constat amène le praticien à choisir une induction qui se situe le plus loin possible de la dysmorphie préexistante à aggraver. L’obtention de la réduction constitue le critère d’arrêt de la manœuvre. Toute amélioration est donc conditionnée à l’obtention préalable de l’aggravation transitoire d’une dysmorphie et au démembrement des dysmorphies préexistantes. La description d’une manœuvre d’usage fréquent en pratique quotidienne qui fait appel à une induction en dorsiflexion active de la cheville associée à une flexion plantaire des orteils, et son exploitation dans deux pathologies courantes (cervicalgies et lombalgies) illustrent les principes fondamentaux du travail à distance. La manoeuvre décrite dans cette article est