L’observation normative de la morphologie externe constitue la brique de base du raisonnement clinique en physiothérapie. Elle ouvre la voie à une prise en charge conservatrice d’une physiothérapie dite inductive. Le processus de décision thérapeutique univoque et universel repose sur l’observation. C’est elle qui va inspirer une idée, une construction intellectuelle que l’on appelle hypothèse pathogénique. Lorsque l’observation est imprécise ou erronée, le processus hypothético-déductif peut conduire à des hypothèses pathogéniques non pertinentes. Or ce sont les hypothèses qui constituent le socle du principe thérapeutique, puis de l’outil thérapeutique, indispensable à l’élaboration de toute démarche thérapeutique. Dès lors, la recherche d’optimisation des résultats débute obligatoirement par la case observation : il faut que celle-ci soit exhaustive et pertinente. L’observation normative de la morphologie est un préalable à toute tentative non invasive de réduction de ses déviances. Compte tenu de l’importance des répercussions fonctionnelles des dysmorphies sur l’appareil locomoteur, il ne peut être légitime de s’exonérer de la démarche préventive qui consiste à tenter de les réduire. Dans un paradigme neurogène, les déformations acquises dites idiopathiques sont consécutives à des dérèglements du tonus postural. Non mesurable de manière instrumentale, celui-ci est cliniquement évaluable de manière indirecte et non invasive, via l’identication des dysmorphies. Si la contractilité est bien connue et exploitée par tous, il n’en est pas de même du tonus qui reste très mystérieux et auquel le para- digme neurogène attribue une place centrale dans les troubles de la statique. Seules les voies d’abord inductives semblent en mesure de normaliser le tonus et de restaurer la morphologie. Elles représentent donc un espoir pour bien des patients et une ouverture pour la physiothérapie de demain.