Résumé :
La morphologie de clavicule révèle des variations interindividuelles importantes et fréquentes. Ces variations sont étudiées ici, non pas dans le cadre de morphotypes classiques (longilignes, brévilignes, médiolignes), mais au travers d’un référentiel morphologique qualitatif fondé sur des données cliniques. Dans ce référentiel morphologique, in situ, les contours de la clavicule apparaissent strictement rectilignes (versus sinueux) ; le modelé osseux est nivelé par les parties molles environnantes, ce qui estompe la convexité antérieure médiale et la concavité antérieure latérale ; la direction est horizontale vers le dehors et légèrement vers l’arrière (l’extrémité latérale est plus postérieure de l’extrémité médiale). Au final, ce que l’on devine du modelé de la clavicule est strictement rectiligne et horizontal. La comparaison avec ce modèle de référence permet l’analyse des formes déviantes. Celles-ci sont des altérations de tout ou partie des trois paramètres de la morphologie de référence (contours, modelé, direction). Ainsi, la perte de la rectitude des contours signe une malposition en rotation de la clavicule autour de son axe longitudinal ; un modelé saillant traduit une antéposition de la clavicule et un modelé effacé traduit une rétroposition ; une direction oblique vers le haut s’accompagne d’épaules montantes et une direction oblique vers bas s’accompagne d’épaules descendantes dites en “Saint-Galmier”. Les répercussions fonctionnelles d’une anomalie morphologique ne sont pas obligatoires à court terme. Mais à moyen et long termes, on peut inférer qu’une déviance morphologique de la clavicule puisse se répercuter sur les performances fonctionnelles de cette zone corporelle. D’où l’intérêt que peut trouver le kinésithérapeute à exploiter ce référentiel morphologique comme objectif thérapeutique et comme élément de validation non invasif d’évaluation des techniques.