L’étiologie des douleurs lombo-pelviennes liées à la grossesse reste mystérieuse. Seuls des facteurs favorisants ont été identifiés. Aucune approche thérapeutique n’a montré sa supériorité quant à son efficacité à traiter ces douleurs pendant la grossesse. Dans 20% des cas, ces douleurs se chronicisent. Des résultats positifs sur les douleurs persistantes plus de 6 mois post-partum sont publiés. Axés sur des exercices de stabilisation ces traitements s’adossent à des approches mécanistes.
La patiente âgée de 34 ans souffre de douleurs lombo-pelviennes chroniques encore deux ans après la grossesse. Ces douleurs limitent les activités et affectent la qualité de vie liée à la santé. L’outil thérapeutique sélectionné, l’induction normalisatrice, est spécifique à la physiothérapie inductive. Cet outil s’adosse à un paradigme neurogène qui attribue aux douleurs une origine centrale. Son mode d’action est inductif. Administrées de manière individualisée, les techniques sont actives et permettent un travail à distance du site douloureux.
La patiente a bénéficié de 18 séances (5 à un rythme hebdomadaire, 10 à raison de 2 séances par mois et 3 à un rythme mensuel), soit 10 mois de cure thérapeutique.
La réponse au traitement est positive : l’intensité des algies habituelles mesurée à l’aide de l’échelle visuelle analogique a diminué de 70/100 (intensité sévère) à 5/100 (intensité minime) ; les tests de provocation des douleurs positifs en début de traitement (4P, FABER, ASLR, palpation du ligament sacro-iliaque) sont tous négatifs après la cure thérapeutique ; la qualité de vie liée à la santé est améliorée avec une progression de 37,85 points du score SF-36 (de 43% à 80,85%) ; les capacités fonctionnelles, évaluées à l’aide du questionnaire Oswestry, sont restaurées (de 22% à 0%) ; les comportements d’évitement et leur impact sur les activités, évalués à l’aide du questionnaire FABQ, sont moindres (de 26/66 à 13/66) ; la passivité des muscles ilio-psoas est améliorée avec un déficit moindre en fin de traitement.
Les effets cliniques positifs observés sur ce cas unique doivent être confirmés par une série de cas et des études randomisées contrôlées de haute qualité. Cette approche thérapeutique, plus neurogène que mécaniste, pourrait alors constituer une alternative complémentaire dans le traitement des patientes souffrant de douleurs lombo-pelviennes chroniques.